[TW Attila] Les Hordes de l'Apocalypse

An 395 après Jésus-Christ.
En ce début d'année, alors que le printemps commence, le peuples des Wisigoths couronne un nouveau roi. Alaric, 35 ans, fils d'Alaviv. Celui-ci n'est qu'un chef de peuple fédéré au sein de l'Empire romain. En effet, après que les Huns les ont chassé de leurs terres originelles au nord de la Mer noire, les Wisigoths durent s'installer chez les Romains, dans la province de Mésie, au sud du Danube. En échange, ils servirent l'Empire en tant que soldats fédérés, et combattirent notamment les Francs.

Mais juste après le couronnement d'Alaric, le nouvel empereur romain d'Orient, Arcadius, tout juste monté sur le trône après la mort de son père Théodose, trahit ses alliés wisigoths en les spoliant de la part de butin qu'ils méritaient pour leurs victoires. Les fédérés ne reçurent pas la récompense que l'Empire leur avait promis en échange de leurs services. L'arrogant Arcadius escomptait certainement la faiblesse du nouveau jeune roi wisigoth, pour se soumettre à lui. Il ignorait cependant que celui qu'il avait en face de lui, son nouvel ennemi, Alaric, n'était pas de ce genre-là. Il était prêt à se venger. Mais il n'allait pas seulement ravager et détruire l'Empire romain. Non, car la soif de sang et de destruction du nouveau roi, n'allait bientôt plus connaître de limite ...




Alaric, à la tête de son armée personnelle, bientôt renommée "Horde d'Acier", commence en beauté son règne en attaquant Trimontium, l'une des principales villes romaines de la province de Mésie. La petite garnison de 140 légionnaires croyant pouvoir vivre tranquillement ici ne peut faire face aux 686 guerriers wisigoths assoiffés de sang. Alaric ne lance pas d'exigence de reddition, il n'en a pas envie. Ses hommes non plus. La bataille est courte, le massacre unilatéral. Les soldats ennemis sont presque tous massacrés sur place, nul ne parvient à s'enfuir. Cependant, 23 guerriers wisigoths tombent au combat. Alaric, inspectant les 21 couards romains faits prisonniers, sort son épée et tranche promptement la tête de l'un d'eux. Le signal est donné, tous les captifs sont passés au fil de l'épée. La ville est pillée sans pitié. Le Roi démontre cependant sa clémence, en n'ordonnant de ne massacrer que les civils s'opposant aux vainqueurs. L'armée wisigothe quittent la ville fumante en emportant 749 pièces d'or, un beau butin.
 




Peu après, c'est au tour de la deuxième armée wisigothe, la "Horde du Feu", commandée par le général Ataulf (qu'Alaric aime bien surnommer Adoulf), de venir rendre visite aux Romains. Ataulf décide de s'attaquer à rien de moins que Serdica, capitale de la Mésie, disposant de bonnes fortifications. Mais la garnison ennemie est toujours très faible, ne comptant que 140 légionnaires non préparés. La victoire est encore une fois totale, bien que payée avec le sang de 54 guerriers. Les 27 prisonniers romains ne bénéficient d'aucune pitié de la part des barbares.





Bien entendu, Ataulf ordonne le pillage, ce qui est entrepris avec plaisir et rapporte encore une fois beaucoup d'argent. Cependant, alors que les troupes wisigothes s'éloignaient de la ville, Ataulf reçoit un message de la part d'Alaric, lui ordonnant de libérer Serdica et d'en faire la capitale d'un nouveau pays indépendant, allié des Wisigoths. Ataulf, quelque peu embarrassé, revient dans Serdica ravagée et mise à sac par ses troupes peu de temps auparavant, et proclame le Royaume de Dacie, dirigé par un noble opportuniste du nom de Figulus. Sans surprise, la population remplie de joie n'a aucun mal à voir en les Wisigoths ses chers libérateurs.





De son côté, Alaric n'est pas satisfait. Au début de l'été, à peine quelques mois après son premier, Alaric revient à Trimontium. La garnison, péniblement et partiellement reconstituée, est à nouveau massacrée par les guerriers barbares. La ville, dont la reconstruction est en cours, est à nouveau fouillée, pillée et saccagée. Les Wisigoths obtiennent dans cette mise à sac quelques dizaines de pièces d'or, les richesses de la cité n'ayant pas eu le temps de se reconstituer. Alaric, satisfait, décide ainsi de quitter enfin la région, et, en coordination avec l'armée d'Ataulf, la Horde wisigothe commence à marcher vers l'ouest, en quête de butin et de sang ...

L'été commence fort pour les hordes wisigothes. Dès juin, Alaric, à la tête de sa Horde d'Acier, arrive en face de Thessalonique, la grande ville et capitale de la province de Macédoine. Il met le siège sur la ville, préférant attendre quelques temps avant de lancer l'assaut. Pendant ce temps, le fidèle Ataulf mène son armée plus à l'ouest, jusqu'à Scupi, située au sud-ouest de Serdica, capitale du nouveau royaume de Dacie. Ses 742 soldats lancent l'assaut sur la pauvre garnison romaine, qui ne résiste pas bien longtemps. Encore une fois, le général Ataulf obtient une victoire incontestable, subissant des pertes très négligeables et exterminant l'ennemi. La ville est mise à sac.




Peu après, c'est au tour d'Alaric de mener sa bataille. Thessalonique est une ville puissamment fortifiée, plus que toutes celles qui ont été attaquées jusqu'ici. L'ennemi dispose, en plus de la garnison terrestre commandée par un certain Annius Abundatius, d'une petite flotte de guerre sous les ordres de Salonius Vento. Rien de très menaçant, deux galères et leurs équipages respectifs, Alaric, confiant, décide de ne pas maintenir le siège plus longtemps et d'attaquer la cité en force. Pour la première fois de son règne, il prend en personne les commandes de son armée, les précédents combats ayant été gérés par ses lieutenants. Au vu des succès faciles obtenus du côté d'Ataulf, il ne devrait y avoir mal à écraser la résistance ennemie ici.




Alaric déploie ses troupes.  La cité dispose d'une muraille et ses puissantes portes sont fermées, mais les onagres alignés par les Wisigoths pourront rapidement venir à bout de l'une d'entre elles. Une fois l'entrée ouverte, les soldats avanceront vers celle-ci. En première ligne se tiennent les lanciers, prêts à briser toute sortie de la cavalerie ennemie. Derrière, les nobles guerriers wisigoths armés de leur épée et de leur bouclier. Enfin, les archers feront pleuvoir leurs flèches sur tout ennemi sur ou derrière les murailles, tandis que la cavalerie est pour l'instant mise en réserve. Le plan d'Alaric est parfait, le déploiement est achevé, la bataille peut commencer !




Les onagres tirent leurs boulets enflammés en plein sur la porte principale de la cité. Après quelques minutes, comme prévu, celles-ci sont détruites. Les assaillants peuvent s'élancer à la conquête de cette grande ville, qu'ils sont impatients de piller et de ravager ! Une unité de légionnaires romains se tient sur la muraille, tandis que leur cavalerie se tient juste derrière la porte désormais détruite. Un positionnement assez étrange. Pendant ce temps, les galères de la flotte romaine ont débarqué une unité de légionnaires. La cavalerie wisigothe avance vers elle, prête à la charger et la massacrer.




Les lanciers, en première ligne, franchissent la porte, après avoir essuyé plusieurs tirs enflammés provenant des tours de garde ennemies. Ils chargent les cavaliers (d'habitude c'est l'inverse lul), le contact est fait : le combat au corps à corps commence. Les légionnaires postés sur la muraille, s'apercevant que leurs camarades sont aux prises avec les envahisseurs, descendent rapidement et se jettent à leur tour dans la mêlée, tandis que derrière, les nobles guerriers wisigoths arrivent pour renforcer les lanciers.




Pendant ce temps, hors des murs, la cavalier wisigothe prend d'assaut l'unité de marins-légionnaires ennemis. Ceux-ci sont assez rapidement battus, bien que les Wisigoths soient exposés aux tirs d'une unité de javelotiers romains, eux aussi débarqués et qui n'avaient pas été initialement détectés. Les pertes subies par les cavaliers wisigoths sont cependant très faibles, alors que ces deux troupes ennemies sont aisément mises hors d'état de nuire.




A l'intérieur de l'enceinte de la cité, tout se déroule comme Alaric l'avait prévu. L'ennemi s'effondre, ses troupes, épuisées et massacrées, se débandent et tentent de fuir, en vain, submergées par les Wisigoths qui ne comptent pas les lâcher d'une semelle. Mais il y a tout de même mieux à faire. Désormais, il est temps pour les assaillants, et en premier lieu les rapides cavaliers, de foncer vers le cœur de la cité, afin de s'en emparer et de mettre victorieusement fin à la bataille ...




Mais c'est alors que tout ne se passe pas comme prévu. Les cavaliers wisigoths, qui s’apprêtaient à conquérir le centre de la ville, tombent soudainement nez à nez avec une unité de lanciers ennemis. Une troupe maintenue en réserve pour défendre cet emplacement, et commandée par le général Annius Abundatius en personne ! Alors qu'ils s'apprêtaient à remonter la pente menant au centre, les cavaliers doivent ainsi brusquement rebrousser chemin pour éviter de s'écraser sur le mur de lances des Romains. Ces-derniers, voyant ce repli, quittent leurs positions et tentent de foncer vers les Wisigoths pour les accrocher. Alaric songe un instant à en profiter pour faire charger ses cavaliers alors que le mur de lances ennemi est défait, mais préférant éviter toute manoeuvre hasardeuse et potentiellement très coûteuse du genre, il préfère continuer à replier sa cavalerie.




Mais c'est là qu'arrive la véritable catastrophe. Les cavaliers wisigoths, en se repliant, tombent soudainement sous le feu nourri et enflammé de tours de garde ennemies. Montés sur leurs chevaux, ils sont des cibles faciles. Au fur et à mesure que les pertes s'alourdissent, Alaric prend conscience du danger, et tente d'éloigner encore ses troupes des tours. Mais rien n'y fait, la panique gagne les guerriers montés. Après avoir perdu chacun environ les deux tiers de leurs effectifs, les deux unités de cavalerie, pilonnées et massacrées se débandent. Alors qu'elles sortent de la ville et tentent de quitter le champ de bataille, Alaric ne peut que ravaler sa frustration et sa rage. La bataille n'est pas encore finie.




Quelques minutes plus tard, les fantassins de l'armée wisigothique, à marche forcée, fouettés verbalement par leur chef furieux, foncent vers l'unité de lanciers ennemis, qui quitte ses positions et charge elle aussi l'ennemi. Les deux troupes s'entrechoquent, les pertes grimpent rapidement des deux côtés, mais les Wisigoths disposent de la qualité qu'est la quantité. Quelques instants après le contact, la garde personnelle d'Alaric, menée par leur Roi brandissait sa hache de guerre, prennent à revers les Romains. Ceux-ci sont massacrés, leur chef Abundatius tombe au combat. Finalement, en voie d'encerclement, ils se débandent et tentent de fuir. Mais ils n'y parviendront pas. La bataille est terminée, la victoire appartient aux Wisigoths.




La bataille de Thessalonique ne s'est pas vraiment passée aussi bien que prévue. Si la victoire est considérée par les serviteurs du roi comme "décisive", c'est plus pour lui plaire qu'autre chose. En effet, le rapport des forces au début du siège était de 663 Wisigoths contre 186 romains, soit une large supériorité pour les assaillants. Mais il semblerait que le commandement d'Alaric n'ait pas été brillant. Si la totalité de la garnison ennemie, flotte comprise, a été anéantie, c'est au prix de 171 morts du côté wisigoth. Une victoire à la Pyrrhus, que les Romains vont payer cher. Seulement 4 cavaliers wisigoths ont survécu, l'une des deux unités originelles n'en compte plus qu'un seul. Cet individu, considéré comme lâche, est exécuté, son unité dissoute. Les pertes militaires ont définitivement été très lourdes.




Alaric, qui n'aime vraiment pas se faire ridiculiser de la sorte, décide, après avoir pillé la cité et ramassé ainsi 1500 pièces d'or, un très beau butin ... de la raser. En cet été de l'an 395, la grande ville de Thessalonique, capitale de la province romaine orientale de Macédoine, cesse ainsi d'exister : les Wisigoths génocident les habitants, détruisent intégralement la cité à coup de boulets d'onagres et de feu, incendient les champs et les villages de la région. C'est la première destruction de masse opérée par les Wisigoths et leur roi Alaric, qui démontre ainsi son absence de pitié (et de fair-play). Mais ce n'est en aucun cas la dernière ...




Au début de l'automne, alors qu'Alaric sort de cette terrible bataille, Ataulf remporte une nouvelle fois une victoire complète en attaquant Dyrrachium, en Albanie. La garnison est écrasée au prix de faibles pertes, la ville est pillée, la Horde du Feu s'en va avec un butin de presque 1200 pièces d'or. Alaric, horriblement de frustré par les lourdes qu'il a subi alors qu'Ataulf écrase les garnisons qu'il rencontre sans difficulté, envoie un message à celui-ci lui demandant de faire preuve moins de compétence et de faire subir à ses propres troupes davantage de pertes. Ce qui déclenchera l'incompréhension du fidèle général.




De son côté, Alaric et sa Horde d'Acier progressent vers le sud, en direction de Corinthe. Le roi des Wisigoths compte bien ravager et mettre complètement à sac cette splendide cité, connue pour être la plus riche de Grèce. Mais pour l'instant, alors que le froid arrive et devient de plus en plus fort, les guerriers sont occupés à mettre en place les campements pour eux et leurs familles, tandis que les généraux supervisent le recrutement de nouvelles troupes pour compenser les lourdes pertes de l'automne. De très nombreuses batailles seront encore à livrer ...